4 jours de trek entre amis,
le tour du Beaufortain

Vue sur le Beaufortain depuis le refuge de Presset

En bref

Nous partons pour 4 jours de trek dans les Alpes. Nous sommes 6 et l'objectif est de faire le tour du Beaufortain au départ d'Arêches. Une nuit sera en refuge, les deux autres en bivouac.

Trek du beaufortain, dejeuner au premier sommet Randonée dans la brume

Le trek du Beaufortain en 4 jours

Organisation de la randonnée

Article un peu à part sur le blog, puisque cette fois, je pars sans Sandrine et Victor, mais en groupe avec 5 amis.

Nous allons faire le trek du tour du Beaufortin dans les Alpes, en 4 jours. Nous avons contacté les refuges vers mars pour juillet, malgré cela, deux d'entre eux étaient déjà complets. La première nuit sera donc en refuge les deux autres en bivouac (en demi-pension), ce qui nous permet de ne pas avoir à transporter de la nourriture et un réchaud.

On part donc pour 4 jours de marche. N'ayant pas d'expérience de trek, je prépare cette randonnée environ 2 mois à l'avance. Trek Magazine classe cet itinéraire en très difficile. Sur le premier mois, je commence simplement à reprendre la course à pied et à marcher un peu plus souvent. Sur le second mois, j'évite l'alcool, je fais un peu plus attention à ce que je mange et je m'entraine un peu plus (footing au moins une fois par semaine, entre 12 et 18km de run). Je dirais qu'au niveau du cardio et des jambes, j'étais bien préparé. Par contre, avec le poids du sac, plus les jours passaient, plus j'avais mal dans le cou. N'hésitez pas à vous renforcer les trapèzes.

Le sommaire :

Paturages croisés lors du trek Trek du beaufortain, passage dans les névés

Préparer son sac pour un trek en bivouac

La checklist du matériel pour un trek

Je disposais déjà d'un peu de matériel pour le froid, hérité de notre voyage en Norvège. On a beau être en juillet, les refuges nous informent qu'il n'est pas impossible d'avoir de la neige et des températures proches de 0.

J'ai donc deux polaires, un sac de couchage, un sac à dos de 50 litres, ma veste coupe-vent et quelques accessoires. Je rachète des chaussures de randonnées, des bâtons de marche, une housse de pluie pour mon sac et des collants en laine mérinos.

Pour le bivouac, afin de ne pas trop dépenser, je loue une tente légère et un matelas de trek confortable via le site Bivouac-location. Les deux sont livrés chez moi quelques jours avant le départ : très pratique.

En bonus, j'emporte quelques équipements comme une trousse de secours, une batterie externe et une couverture de survie pour isoler la tente. L'objectif était d'avoir un sac à moins de 8kg (eau comprise), finalement, je tournerai plutôt autour de 11kg.

Mon appareil photo étant trop lourd, j'achète pour ce voyage un jetable Kodak, dont le rendu me rappelle les photos de vacances de notre enfance. D'où le côté vintage des photos de cet article.

Côté organisation, je pars depuis Paris en TER pour rejoindre Daniel, Simon et Christian à Troyes. Nous conduisons jusqu'à Chambéry pour récupérer Stéphane, puis jusqu'à Arêches pour rejoindre Guillaume. Une fois au complet, nous passons la nuit à l'hôtel la veille du départ. Bon à savoir : vous n'avez pas besoin de voiture pour ce trek, depuis la gare d'Albertville, des navettes gratuites permettent de monter à Arêches. Il existe des TER à partir de 5 euros pour relier Chambéry à Albertville, si vous venez de Paris ou Lyon par exemple.

Retrouver en bas de l'article ma checklist complète pour partir en bivouac.

Lac de Saint-Guérin Pointe de Presset

Jour 1 : 19km / +1800m / -900m

D'Arêches au refuge des Arolles

Nous sommes donc arrivés la veille et nous avons dormi à l'hôtel Viallet, où l'accueil est très sympathique. Ce matin, le départ est prévu autour des 8h, nous passons d'abord à la boulangerie prendre des sandwichs avant d'attaquer le trek.

Les indications sur les kilomètres et les dénivelés viennent de Trek Magazine, sur place, nous utilisons la trace GPS via l'application Komoot (liens dans les commentaires en bas). Pour la gestion de l'eau je remplis la poche en fonction de la difficulté de la journée, entre 1,5 et 2,5 litres.

La montée commence fort dès le début, dans une forêt encore sous la brume. Nous avons ensuite un passage plus calme où nous croisons trois Patous qui gardent les troupeaux, ils sont impressionnants, il est fortement conseillé de ne pas chercher à entrer en contact avec les chiens. Puis, nous entamons la montée vers le Pas de l'Âne où nous pique-niquerons. La vue est magnifique et la météo s'est dégagée. Le début d'après-midi commence par une longue descente, avec quelques passages enneigés, avant de passer successivement par les cols des Lacs puis de la Bathie. La fin d'après-midi se fait tranquillement au contact des vaches, mais attention au dernier kilomètre, qui est un petit piège avec une forte montée sur la fin.

Avec Stéphane et Guillaume, nous arrivons au refuge des Arolles vers 18h, on se prend une bière avant de passer à la douche. La terrasse du refuge offre une vue magnifique pour le coucher du soleil sur le Mont-Blanc.

Simon arrive quelque temps après. Mais Christian et Daniel arrivent près de 3h plus tard suite à des difficultés dans les premières descentes dans la neige. Le soir, on mange des bonnes lasagnes. Cette nuit-là, je ne dormirais pas beaucoup vu le niveau sonore des ronflements dans le dortoir : prévoyez des boules quies.

Lac de Presset Refuge de Presset

Jour 2 : 20km / +1600m / -1000m

Refuge d'Arolles vers le refuge de Presset

Au petit-déjeuner, c'est la douche froide : Christian, Daniel et Simon abandonnent au vu des difficultés rencontrées lors de leur première journée. Stéphane ayant organisé le trek, décide de ne pas poursuivre si on ne le fait pas tous ensemble. Ne reste donc, dès ce second jour, que Guillaume et moi.

La première partie de la matinée se fait sur le flanc de la montagne, c'est beau et fleuri, on traverse quelques rivières et chutes d'eau. S'ensuit un passage un peu plus délicat : on descend dans les bois vers le lac de Saint-Guérin, beaucoup de racines et de boue font qu'on progresse plutôt doucement.

Depuis le lac, et après une courte pause, nous remontons jusqu'au lac de fées où nous pique-niquons. La montée est assez éprouvante en plein soleil. Nous poursuivons ensuite en direction du Cormet d'Arêches (2107m) puis du col du Bresson (2469m). Une fois en haut, on a déjà un peu plus d'air. La fin de journée est difficile, il n'y a plus vraiment de chemin et on monte à travers les rochers. En arrivant en haut, vous aurez une vue sur le refuge qui n'est plus qu'à une dizaine de minutes. Je suis accueilli par deux bouquetins qui me regardent passer.

Le refuge est le plus beau du trek, il dispose de grandes baies vitrées offrant une vue sur la Pierra Menta. Il est en bord d'un petit lac qui est toujours en partie gelé. Par contre, ici, pas de douches, uniquement des lavabos pour une toilette rapide (et froide). A table on échange avec d'autres randonneurs autour d'un Mafé avant de monter notre tente pour la nuit. C'était pour moi la journée la plus difficile des 4 jours.

N'ayant pas d'expérience en refuge, je découvre une organisation assez militaire, ils n'ont pas le choix au vu du nombre de repas à servir en peu de temps. Suite à cela, les saisonniers débarrassent et rangent, puis préparent les petits-déjeuners du matin, mais également les pique-niques du midi. En journées, ils nettoient (refuge, douches, toilettes), préparent les lits, font du ravitaillement de nourriture, et servent les nouveaux venus (dessert et boissons dans l'après-midi).

Le matin, je me lève avant Guillaume et depuis la terrasse du refuge, j'observe au moins 6 bouquetins qui s'approchent des tentes. Je n'ai pas utilisé le collant en mérinos que j'avais pris, finalement, le sac de couchage et la couverture de survie (pour s'isoler de l'humidité) auront suffi à me tenir au chaud. Le matelas loué est de bonne qualité, sauf que le terrain était légèrement en pente, et que j'ai eu l'impression de glisser, à plusieurs reprises, pendant la nuit.

Vue sur le lac de Presset depuis la pointe de Presset Bouquetin au col de Presset
Passage dans la neige au col de Presset Descente en direction des Chapieux

Jour 3 : 13km / +850m / -900m

Refuge de Presset vers le refuge du Col de la Croix du Bonhomme

C'est presque une journée « repos » par rapport aux autres, avec seulement 13km à parcourir et beaucoup moins de dénivelé que les deux premiers jours. Cependant, on commence intensément en gravissant le Col du Grand Fond qui surplombe le lac de Presset. Ici, on est au point le plus haut du trek : 2 671m.

Avant de descendre la vallée (combe de la Neuva) on a bien 45 minutes de passage entièrement dans la neige. La descente est plutôt facile, la vue est magnifique, on traverse à plusieurs reprises le ruisseau de la Neuva. Vers la fin, avant de manger, on échange avec des randonneurs qui le font en sens inverse. Les panneaux leur indiquent 3h de montée, mais c'est quasiment le temps qu'on aura mis à descendre. Certains ne s'attendaient pas à ce que le col soit sous la neige.

Après le repas, on longe un petit bout de la D902 en direction des Chapieux (chalets de la Raja). Puis vient la montée vers le col et le refuge de la Croix du Bonhomme. Finalement la journée ne sera pas si facile, l'ascension me semble interminable parmi les moutons !

Arrivés au refuge, on en profite pour prendre une douche, ici, elles sont payantes en supplément. Comme nous sommes sur un bout de l'itinéraire du Tour du Mont-Blanc, il y a beaucoup plus de monde, et beaucoup d'étrangers. Le refuge du col de la Croix du Bonhomme à une capacité de 115 couchages l'été. Comme des orages sont annoncés pour la nuit, on essaye de fixer les tentes dans un endroit qui semble un peu à l'abri du vent.

La croziflette du soir est partagée avec des Estoniens, des Espagnols et une Française, avec qui on fera un bout du chemin le lendemain.

La nuit est un peu agitée car les orages sont bien au rendez-vous. Je dors tranquillement de 22h à minuit avant d'être réveillé par les éclairs. Un des arceaux de ma tente casse, j'arrive à planter ce qu'il reste dans le sol pour finir la nuit presque à l'abri, mais étant dans une sorte de cuvette, le fond de la tente prend un peu l'eau, j'ai l'impression de flotter comme sur un radeau dans mon matelas (qui lui resiste parfaitement). La couverture de survie m'isole de l'humidité et le sac de couchage reste quasiment sec. Je me rendors jusqu'à 6h. Après avoir rangé la tente, je rejoins le refuge sous la brume. Le déjeuner est servi assez tôt, vers 7h30.

Crête des gîtes Descente depuis le col de la Croix du Bonhomme

Jour 4 : 23km / +550m / -2000m

Col de la Croix du Bonhomme vers Arêches

C'est la journée avec le plus de kilomètres à parcourir, mais beaucoup moins de dénivelé positif que les deux premiers jours. Avec ses 2 000 mètres de dénivelé négatif, c'est de la descente sur presque tout le trajet pour revenir à Arêches. Les bâtons de marche aident bien à préserver les genoux.

Le matin, quelques averses sont prévues, je pars en collant et veste de pluie, bien content finalement de ne pas les avoir pris pour rien. Nous partons le long de la Crête des Gittes, en étant attentifs à nos pieds, tant le chemin n'est pas large par endroit. Mais la vue vaut le coup d'œil des deux côtés de la crête. La descente nous amène au plan de la Lai, et de là, on monte au point de vue de la Grande Berge, qui surplombe le lac de Roselend. Nous descendons à nouveau jusqu'à Treicol pour longer le lac jusqu'à son barrage. On en profite pour nous changer et repasser en short et en t-shirt, puis pour manger avec vu sur le lac.

Ayant maintenant les chaussettes et les chaussures mouillées depuis presque deux jours, je commence à avoir de belles ampoules. Les pansements ne suffisent plus, heureusement, j'avais emporté des bandes adhésives qui me permettent de pouvoir continuer sans trop de douleurs.

On monte une dernière fois depuis le lac vers le col du Pré en passant le hameau de « Boudin ». J'allais plutôt bien, même si les 23km se faisaient sentir, mais après un arrêt pour discuter avec des randonneurs, je sens mon genou se bloquer et je ferais les 3 derniers kilomètres vraiment au ralenti. Guillaume prend de l'avance sur moi, jusqu'au moment où je l'aperçois arriver face à moi : il s'est trompé de chemin et s'est offert un petit kilomètre supplémentaire en faisant une boucle !

Enfin arrivés à Arêches, nous retournons à l'hôtel du vendredi soir, où Guillaume avait confié un sac le temps de la randonnée. Comme on tombe sur un jour de marché, on en profite aussi pour acheter un peu de saucissons. Il nous reste un minimum d'énergie, et il faut encore traverser le village pour rejoindre le Airbnb qui était prévu pour 6. À deux, nous avons chacun notre chambre avec salle de bain : un plaisir. Le soir, nous sortons dans un bar à vins : « L'accord », qui sert aussi des bonnes planches.

Randonnée autour du lac de Roselend Dernière partie du trek en direction d'Arêches

Le retour

De Arêches à Paris

Voici la Checklist pour partir en bivouac :



À part les lunettes et les gants, j'ai tout utilisé. J'aurais pu ne pas prendre la grosse polaire, mais on a eu plutôt de la chance sur la météo. C'était bien agréable d'avoir des vêtements propres et chauds, après la douche, pour se poser sur les terrasses des refuges où la température baisse très vite en soirée.

Pour conclure ce trek dans le Beaufortain, le matin, je passe m'acheter un t-shirt et des chaussettes propres histoire de ne pas trop sentir pendant le voyage. J'en profite aussi pour ramener du Beaufort en plus des saucissons, pour partager avec Sandrine et Victor ! Un bus gratuit nous dépose à Albertville, de là nous prenons un TER pour Chambéry où nous mangeons en face la gare. J'enchaine ensuite un second TER pour Lyon et le TGV pour Paris. Je trouverais un peu de force en fin de journée pour m'arrêter à Châtelet chez Nation Photo, pour leur confier les pellicules du Kodak.

N'hésitez pas à commenter l'article pour toutes remarques ou questions, à bientôt.

On en parle! Posez une question ou laissez un commentaire ci-dessous

Mapstr! Abonnez-vous à nos cartes et retrouvez toutes les adresses du blog

On encadre! Retrouvez nos photos en tirage « Fine Art » sur la boutique

Inspiration

Vous cherchez de l'inspiration pour votre prochain voyage ? Découvrez nos destinations par thématiques.